Entre le retour (le 20 février) et l'annonce qu'on n'allait plus pouvoir aller à l'école, j'ai eu le temps d'aller seul à Koh Chang quelques jours. J'avais prévu d'y retrouver S., sa petite fille, sa famille, mais on s'est mis à recevoir des injonctions à la quarantaine... Alors je suis resté seul resté à l'hôtel, à regarder la pluie, dormir et méditer. Rentré à Bangkok, j'ai appris que l'école ne rouvrirait pas. Sauf pour réunir tous les professeurs, histoire qu'on leur explique comment ils n'allaient plus avoir le droit de le faire, à supposer qu'ils en eussent eu l'idée ou le temps.
En février, il était question de la grippe du Wuhan, et l'on entendait parler de mesures à venir. Nous avons eu la chance de partir quand même à Taïwan, avant les fermetures de frontières, et de nous y sentir accueillis. Le pays vivait encore pourtant dans le souvenir du SARS de 2003-2004. On ne parlait pas encore de quarantaine, en Thaïlande...
On n'a pas pu "rentrer" cet été là, ne serait-ce qu'une semaine. Plus que jamais comptent les petites photos envoyées sur Whatsapp à ceux que je n'ai pas vus depuis des mois, et pour lesquels le verbe "mourir" a du sens – et nous lie.
On a marché plus longtemps que prévu dans le centre de Taïnan avant de trouver un café où prendre un petit déjeuner. On n'avait pas encore pris le pli des ruelles ; ce premier détour conduit dans une impasse. Une maison abandonnée, aux fenêtres condamnées, est restée ouverte.
C'est la nuit, et son collègue n'a pas encore eu le temps d'ôter sa cagoule, celle qui pendant la journée protège des brûlures du soleil. J'ai une autre photo de l'autre conducteur, postée sur Flickr.