Notes de journal filmé - 1

Rédigé par Thibaud Saintin Aucun commentaire
Classé dans : Journal filmé Mots clés : cinemaquotidien.fr, journal

Le père Noël Yvan se remue, aussi lui remet-on une partie de nos âmes en main. Le voilà réceptacle de fort probables et diserts atermoiements, de tâtonnements, de mea culpa et autres captatio benevolentiae. Alors puisqu'on aimerait remiser lesdits quelque part, ce sera est ici, dans ce blog-notes.

On copie-colle icir, avec quelques censures mineures (familiarités), un message à lui envoyé par messagerie. Ça peut donner la température pour d'autres qui essaient de passer à montrer ce qu'ils filment. Il y a un rendez-vous hebdomadaire, pour l'instant le jeudi, et - à cause du décalage et de ma peur - je n'y suis pas. Alors c'est là, on ne sait jamais, ça peut servir.

  1. Toi tu vas me le payer ch’te chhhure : j’ai commandé 2 micros-cravate pas trop pourris sur shopee.com. L’idée, c’est de pouvoir capter un des sons que je veux dans une image, de l’isoler un peu du reste, sachant que le micro de l’iPhone fait le boulot pour la voix… Pour capter les ambiances, alors là, je ne sais pas quoi utiliser. On verra plus tard. Mais j’ai l’impression qu’il faut absolument faire autre chose que filmer, et réussir à capter le son d’abord. C’est d’ailleurs ce que je trouve absolument patent dans toutes tes vidéos : ça commence toujours par le son.

  2. Je commence à retrouver une sorte d’état mental différent de celui des trois dernières années, du seul fait de me dire que je peux penser à filmer ou photographier en vivant normalement, et faire voir à quelques-uns un peu de construit qui provoque ne serait-ce qu'un « ah ouais, sympa ». La seule idée de pouvoir le faire, de n’avoir qu’un pas pour décider de le faire et de s’y consacrer – ce petit pas en arrière (ou en avant) change profondément le rapport à soi dans le monde. J’avais cette impression un peu mystique quand j’avais l’appareil photo sous la main presque tout le temps. Est-ce que c'est ça, "l'écriture" ?

  3. C’est peut-être ce qui va me sortir du « burnout » ou du « bored-out » où je suis.

  4. Comparaison : quand j’étais petit, je jouais par cœur des trucs sur le piano. Dès qu’il y avait quelqu’un, je n’étais plus capable de les jouer.  Ça serait donc à peu près : intégrer dans son propre regard celui, potentiel, d’un autre. 

  5. Mais il faut passer par « la boîte ». Celle qu’on a sous la main pour « capturer », comme on dit. Tentation du « matériel ». De l’investissement dans un truc dont on utilisera probablement 10 % des capacités. 2e boîte : l’ordinatrice, l’ordinateuse : celle qui voit tout, découpe, censure et donne vie, rythme.

  6. Faire de son mieux avec ça pour que ça « donne » plutôt que « demande ». Je crois que dès lors qu’on projette ses propres impressions sur ce qu’on filme au moment où on filme, en se disant que ce qu’on film va « rendre » notre état mental, nos sentiments, etc. ("oohhhhh c’est si riche, cet instannnttt de ma vie, tu’ois"), alors c’est foutu. Partir de ce que la boîte a vraiment vu. C’est sans doute la première erreur qu’on fait en filmant – celle de l’ego en quelque sorte.


Voilà, c’était mon devoir du jeudi où j’étais pas là. Je peux éventuellement ouvrir une rubrique sur le blog où je mets tout ça, histoire de ne pas polluer le workshop.

En attendant, bises.

La pollution est telle que nous devons rester enfermés à la maison avec des filtres à air.

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