La nuit de Perse

(…)

«Plus haute, chaque nuit, cette clameur muette sur mon seuil, plus haute, chaque nuit, cette levée de siècles sous l’écaille,

Et, sur toutes grèves de ce monde, un ïambe plus farouche à nourrir de mon être !…

Tant de hauteur n’épuisera la rive accord de ton seuil, ô Saisisseur de glaives à l’aurore,

Ô Manieur d’aigles par leurs angles, et Nourrisseur des filles les plus aigres sous la plume de fer !

Toute chose à naître s’horripile à l’orient du monde, toute chair naissante exulte aux premiers feux du jour !»

(…)

Saint-John Perse, Exil

Aller à Nabatieh | 2006-2007

Au moment de quitter les Philippines, nous sommes recrutés courant juin par la Mission Laïque Française pour un poste au Lycée franco-libanais de Habbouche, au sud du Liban. Le lendemain de notre retour provisoire en France, entre deux déménagements, nous apprenons le début de la guerre.

Nabatieh va faire partie des premières villes bombardées, l’école sert de centre de regroupement.

On hésite à signer, quand on le reçoit, un contrat reçu au bout de dix jours de bombardements… Après l’attente, le 15 août, nous apprenons que l’école va reprendre. Ce n’est plus la même chose qu’avant, aller à Nabatieh, mais nous avions décidé de poursuivre.

On doit attendre qu’il n’y ait plus de dangers directs et que les routes (à défaut de ponts, tous détruits) soient à peu près praticables jusque là : la rentrée se fera le 1er octobre, moyennant quoi on aura 6 jours de cours complets par semaine jusqu’à Noël, pour « rattraper »…

Dans cette attente, pour essayer de garder une distance réflexive et des contacts (difficile d’expliquer à beaucoup, y compris nous-mêmes, pourquoi on y va quand même), nous décidons d’ouvrir un blog, aux mises à jour aussi aléatoires que la connexion sur place (et que l’approvisionnement en électricité…), mais, au bout du compte, elles auront été à peu près régulières.


Ajout de mai 2011 : on trouve plusieurs sites qui permettent de transformer le blog endormi en fichier « ebook » pdf sans avoir à se casser la tête. C’est loin d’être parfait, c’est parsemé de coquilles, ça impose une présentation « livre » qui a quelque chose d’un peu prétentieux, mais au moins ça conduit à un autre mode de lecture, avec table des matières, progression chronologique etc. qui permet de s’y replonger, de se rappeler, etc.

Le premier fichier fait à peu près 15 Mo (il inclut les photos), comprend quelques erreurs dues à la traduction en pdf, et propose une mise en page un peu aléatoire, mais claire ; le vrai gros défaut c’est que quelques articles sont passés à la trappe, par contre les liens sont signalés en clairs (renvois en bas de page) :

Aller à Nabatieh 1
Autre système, autres erreurs : 16 Mo, mise en page qui respecte davantage le blog original, inclusion de tous les articles, inclusion des commentaires (mais coupés), d’inutiles sous-titres (date) en anglais sous chaque titre (parfois lui aussi coupé), quelques titres « orphelins » en bas de page, et pas de liens en clair :

Aller à Nabatieh 2

Six ans à Manille | 2000-2006

Six années aux Philippines, de 2000 à 2006, pour un poste à l’école française de Manille, nous ont donné, entre autres, l’occasion de promenades aux alentours :

  • Pour les proches et les amis, des photos à caractère familial et/ou des lieux traversés, avant l’ère du blog privé et autres réseaux sociaux ;
  • Un film d’une vingtaine de minute mêlant vie familiale et lieux quotidiennement traversés à Manille (si on se connaît je peux donner l’adresse) ;
  • une vidéo-souvenir des rues de Manille, prises à moto ou en voiture entre avril et juin 2006…

Liste de diffusion / ateliers d’écriture / Asie | 2006

En février 2006 j’ai organisé à Manille un stage AEFE avec Claudette Oriol-Boyer (université de Grenoble III), consacré aux ateliers d’écriture en classe. Quelques pistes et échanges entre professeurs intervenant dans différents établissements de la zone Asie-Pacifique, à travers une liste de diffusion créée à cette occasion.

Fondation Stairway : A good boy et Daughter | 2005

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Lars et Monica travaillent à Mindoro, l’île la plus proche de Luzon, avec des enfants des rues dont les organismes sociaux philippins ou les ONG ne veulent plus. La fondation Stairway tient son nom des nombreux escaliers qui relient un bâtiment à l’autre (dortoir, cuisine, salle de classe, bureaux etc.), sur un pan de montagne, au bout d’une piste, loin du port de Puerto Galera qui n’est encore qu’un petit port de province. Quand on vient ici on apporte avec soi du papier, des crayons, de la peinture, tout ce qui pourrait servir et qui n’est pas facilement disponible, l’île n’étant ravitaillée que par bateau.

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Les enfants sont ici éloignés de toute tentation de la rue (notamment les gangs et les solvants), obligés, dans cet endroit coupé de tout, d’accepter des règles collectives élémentaires. Le principe c’est surtout que si on n’accepte que peu d’enfants ou adolescents, à ceux-là, on demande de faire du théâtre, de danser, d’écrire, de chanter, de débattre, puis de tirer les autres de là où ils se sont tirés eux-mêmes. Certaines écoles de Manille viennent faire un stage annuel. Le spectacle Goldtooth avait amené un petit groupe d’enfants à quitter les rues de Manille pour présenter le spectacle à Helsinki ou Genève. Voir ici.

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La fondation a eu l’appui de suffisamment de bonnes volontés parmi les animateurs et producteurs de dessins animés, et a pu mettre en place deux films d’animation : Good Boy et Daughter, respectivement consacrés à la pédophilie et à l’inceste. Ces dessins animés permettent une prise de parole immédiate, susctitent débat, et ont une utilité bien au-delà des frontières. On nous a demandé de faire les doublages en français : une journée complète dans un studio minuscule, mais désormais les deux films existent en français dans le DVD…

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Paroles d’enfants | 2005

Les élèves ont été amenés à se documenter sur le travail des enfant à partir de ressources sur Internet, à faire leurs propres statistiques à partir des publications les plus récentes du Bureau International du travail, et les ont présentées à l’aide d’Excel.

En dehors de ce travail théorique, il y a eu deux temps forts :

– une enquête de terrain à Payatas (décharge tristement célèbre, suite à un effondrement qui, en 2000, avait tué des centaines de personnes), où un groupe d’élèves a pu rencontrer des familles, encadré par des volontaires de la fondation Virlanie.

– une rencontre avec le père Shay Cullen de la fondation PREDA, qui a permis d’aborder l’exploitation sexuelle des enfants. L’entretien a été traduit de l’anglais par les élèves, et presque entièrement retranscrit dans le dossier. Pour plus d’informations sur PREDA, voir ci-dessous.

Une phase d’écriture par groupes a suivi ces rencontres ; puis le travail de présentation a été achevé par les élèves en salle informatique.

Dossier à télécharger

Espaces intimes en mathématiques dans le texte | 2004

«Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire : rien ne ressemblera plus à ce qui était, mes souvenirs me trahiront, l’oubli s’infiltrera dans ma mémoire, je regarderai sans les reconnaître quelques photos jaunies aux bords tout cassés (…)Écrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes.»

Georges Perec, Espèces d’espaces

Continuer la lecture de « Espaces intimes en mathématiques dans le texte | 2004 »

Contes fantastiques en 3e | 2003

Au terme d’une longue séquence sur le genre fantastique, les élèves, après avoir notamment lu Véra de Villiers de L’Isle-Adam, ont été invité à réutiliser le principe d’une chute en boucle paradoxale qui fait surgir l’incompréhensible. Sur le même principe on peut aussi les inviter à réagir à « l’oreille coupée » d’André Philippe Côté et François Bergeron (commentaire et pistes pédagogiques ici).

Pour télécharger les textes écrits par les élèves :

Contes fantastiques en 3e