Petits vendeurs en tout genre, de fruits, de journaux, de souvenirs, assis sur le bord de la route, attendant patiemment, et sans grand espoir, hélas !, le passant compatissant qui s'arrêtera pour regarder, ne serait-ce qu'un instant, et peut-être acheter... Ils se nourrissent de rêves.
Chauffeurs de "jeepney", hilares, de limousines, aux regards condescendants, méprisants même, de bus, ignorants de la fumée noire qu'ils dégagent, Manille est une métropole de chauffeurs, de véhicules aussi.
Riches philippines couvertes de bijoux, se baladant (c'est le mot) au milieu des pauvres gens, sans un regard, en bavardant, quelle dérision, deux aspects de cette ville, tant de différences...
Enfants qui traversent sans se soucier des voitures, qui jouent sur la route, dans la poussière, enfants souriants des bidonvilles, heureux enfants de la misère.
Petite vendeuse qui se hâte, première journée de travail peut-être, en collants translucides dans ses sandales.
Policiers qui gardent tout ce qu'il y a à garder, uniformes rutilants et armes étincelantes, impressionantes de beauté, ces engins de mort, auront-ils à s'en servir un jour ?
Camille