En allant au golf un dimanche après-midi ...
2 heures de l'après-midi
le départ
le chemin habituel pour sortir du village
la maison inachevée et les ouvriers au travail
les montées, les descentes, les tournants
la "gate" principale habillée de jaune
les policiers vous sourient
vous le leur rendez
on est dehors
le bruit des voitures
la cohue des véhicules
le parking rempli
les 2 murs marquant la séparation entre le monde privilégié et le monde non privilégié. Ce symbole vert qui donne cette impression de liberté, de campagne non polluée, de bonheur de vivre tout simplement
au loin le bâtiment rose et vert avec sa porte impressionnante et son parking grouillant de fourmis
mon regard tourné vers cette chose pour apercevoir le moindre petit détail inhabituel
l'accélération pour arriver plus vite
le tunnel aux tournants
mon corps qui bascule d'une fenêtre à l'autre
la poignée qui se défend
l'obscurité
l'insécurité
cette peur de ne pas savoir l'au-delà
les yeux rivés sur la route
la pensée d'un embouteillage invisible qui nous ferait freiner d'un coup
puis c'est à nouveau le jour
les yeux éblouis, blessés
les pupilles se rétrécissent
le péage
les petits coups d'accélérations saccadés, le hoquet du véhicule
le corps secoué à chaque minute
la main tendue vers la dame dans l'attente d'un simple ticket
la vitesse de l'action
ma frayeur que la carte tombe
la liberté enfin
la vitesse augmente
le monde est à nous
de chaque côté la campagne
la campagne verte, jaune, grise
les constructions qui y pourrissent en attente
là, un individu inconscient qui traverse
au loin, une mère et ses enfants
l'esprit qui a peur pour eux
les yeux en mouvement dans leur orbite
les mains crispées sur la ceinture de sécurité
et le nez hanté par cette odeur de citron à vous faire vomir
les trous dans la route
les sauts de plus en plus importants, les fesses contractées
le bercement de la musique
le ronronnement du moteur
le bleu du ciel
le blanc des nuages
les yeux se ferment doucement et le corps lutte pour rester éveillé
la maison abandonnée au milieu des rizières imperturbables
mon imagination s'y promène et s'y perd
le réveil brusque d'une secousse vers l'avant
une série de jurons commence
le calme à nouveau
le panneau caché par une branche montre qu'on est sur la bonne route, l'arrivée est proche, là, pas loin, je la sens
ce plateau étendu et ses montagnes surgissant de terre
la fin
l'arrêt
*Aurélie*