Tu es là, seul, au milieu de l'agitation
quotidienne.
La masse uniforme suit son rythme, tel un
troupeau et tu y prends part.
Devant toi, tu reconnais un visage familier.
Mais trop loin déjà te ne peux le toucher.
Te voilà livré au monde
cruel où tout homme n'est que mortel.
Tu es bousculé et
tu bouscules, essayant d'avoir ta place parmi la foule.
Tu te sens emporté dans un élan presque visible
où tu te bats difficilement contre les regards vicieux et inconfortables.
Tu sens soudain une odeur insolite mélange de
soja et de poisson froid.
Tu n'avance que plus vite dégoûté par cet
étrange relent.
Tu cours presque pour que tout cela cesse et ne
devienne qu'un flou souvenir de jeunesse.
La chaleur te colle à la peau et tu la repousses
en transpirant.
Tu es immobile devant le feu rouge impatient
qu'il fasse sa métamorphose.
Les passants se serrent contre toi, emprisonné
dans ce filet de bras: tu n'oses plus bouger;
La tête te tourne, tu es tellement compacté
jusqu'au moment de liberté où tu peux enfin continuer ta route vers ton monde connu.
*Aurélie *
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