Pages d'écriture / 1998-99 / Les Géorgiques, de Claude Simon / Texte d'Audrey
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Il a quatre-vingt ans. Il fait la guerre. Il est emprisonné par les Allemands. Il est très malade dans la prison, des problèmes au coeur. Il y reste quatre ans au lieu de cinq. Il se marie avec une femme qu'il rencontre dans une ferme. Il a quatre enfants, tous mariés. Onze petits enfants. Peut-être aussi des arrière-petits-enfants. Il est maçon. A cinquante ans son fils l'aide sur les chantiers pendant les vacances. Des bombes éclatent devant lui. Il est vivant. Des photos. Il pleure, il est ému, heureux. Il va dans sa cave, boire. Il y a quatorze ans, il pouponnait. Une petite fille était née. Il ronfle. Il n'est pas très propre. Il est beau sur le champ de guerre, sûr de lui. Avec ses vêtements de guerre, il paraît victorieux. Il conduit toujours sa petite 205. Avant, il avait une vieille voiture marron qui a rendu l'âme. Il monte sur le toit de la maison de son fils pour poser le bouquet. Il est beau, là-haut. Il aime bien embêter les siens. Il a un chat blanc qui a eu plein de chatons. Il en a tués, il en a donnés. Il ne mange pas proprement. Il a du mal à marcher.

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