Pages d'écriture / 1998-99 / La prose du transsibérien, de Cendrars / Texte de Martin
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Et pourtant, et pourtant

Tous les matins le rythme du car

Avec les freins qui grincent

Le bruit du moteur énorme que l'on n'entend pas à l'intérieur de l'engin

Le bruit de la porte qui se décompresse et nous laisse monter

Le sifflement comme si l'engin crachait une énorme bourrasque

L'air chaud

Le bruit des vitesses qui passent à tour de rôle

Les roues qui font accélérer l'engin

Le chauffeur qui ne veut pas nous entendre parler

Qui nous râle dessus pour ne plus nous entendre

Les vitres qui vibrent de vitesse et qui me font vibrer la tête quand elle s'allonge dessus

Le bruit éternel du car qui s'arrête et qui repart, après chaque feu rouge et feu vert

Le début de chaque jour de ma vie est ce trajet qui m'emmène chaque jour de ma vie où on m'apprend à vivre

Mon manteau qui ne me couvre pas assez quand on attend cet engin de malheur

Et ma pauvre pensée qui me dit que je ne dois pas penser

Qu'il ne faut pas monter dans ce car du noir qui me mange chaque matin et qui me recrache chaque soir

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