La chambre demeurait obscure, éclairée seulement par la lumière fondue d'une bougie. L'arôme de riz, de pesticide et de cochon cuit se mélangeait à une saveur de sueur dans l'air. La chaleur de la chambre égalait presque celle d'un four électrique, chaque samedi après-midi. Cette situation faisait inexplicablement penser à une svelte amazone montée sur son cheval blanc, presque lumineux sous l'effet du soleil. Le personnage juché sur le cheval portait une bande dorée autour de son front et de son cou. Deux bandes semblables plus petites, avec l'addition unique de zigzags bleues sur le contour du cylindre, enveloppaient ses manches. Et sa main droite, tenant un épée de caractère robuste, une lame brillante avec une texture d'eau visqueuse, se levait en l'air. Ses yeux émettaient tout d'un coup des coups de foudre partout. Sa gueule sembla se détacher, poussant un cri inhumain. C'est alors que je m'éveillai ; une goutte de sueur traversa mon front, s'écoula le long de mon nez et suinta jusqu'au sol. C'est alors qu'en levant ma tête je vis actuellement la mièvrerie de la chambre. Il fallait s'enfoncer entre le lit et le mur de la chambre ou sauter par-dessus les bagages pour arriver à se coincer entre ces derniers et la porte. Malgré ces obstacles de taille, je parvins quand même à m'évader de cette maison de nain diabolique. L'air dehors était frais et la lune éclairait parfaitement le passage de racines d'arbres et de branches tordues, te guidant vers une fontaine de champagne pétillante. Il diffusait un arôme et une saveur abondante de fruits satisfaisante, et d'un été chaud et pacifique.
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