Tous ces gens qui te regardent
Tous ces regards qui te jaugent
Un pot d'échappement laisse échapper
qui résiste à la pression de la foule
Réduit à une minuscule parcelle de cette foule
Tu contemples avidement tes chaussures
maculées de poussière déjà
Il t'est insupportable de croiser le regard des gens
Alors tu fixes bêtement tes pieds
Tu trébuches dans l'escalier
Une main anonyme sortie de la foule te soutient
puis replonge dans la masse en mouvement
Tu slalomes entre les corps
qui ne dévient pas de leur route pour toi
Passants indifférents à ton malheur
Tu viens de perdre un être cher
Si les hommes ont une âme,
les passants pressés n'en ont pas
Tu circules parmi les zombis
Tu te bats pour te frayer un passage
Ta vie n'est qu'une compétition permamente
Un concours de circonstance
Jeunes, vieux, beaux, laids
Tous réunis en une entité, la foule
Agressée par les odeurs, les visions, les corps
Ton prénom ne te sied plus
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