INHABITABLE

L'inhabitable : l'inacceptable, l'inconcevable, l'impardonnable, l'inenvisageable

L'inhabitable : échafaudages laborieux mais misérables, chevauchements des matières et des chairs, entassement

L'inhabitable : qu'on ne peut habiter, qu'on ne veut habiter mais a-t'on toujours le choix ?

L'in-habitable : "habitable" pour "habiter", "occuper", "remplir", "contenir", "vivre"

Inhabitable : mot forgé, composé, mot trompeur, mot caché, mot insensé, mensonge linguistique : ce qui est inhabitable est habité

L'inhabitable : vérité mathématique, raisonnement scientifique : ce qui est inhabitable doit être inhabité alors pourquoi n'est-ce pas le cas ?

L'inhabitable : lorsque ce que l'on voit ne peut être cru, que tout nous dépasse, que la logique disparaît, que l'ordre des choses est bouleversé

misère immense/petit logis, surpopulation/sous-espace

L'inhabitable : la poussière, la crasse, l'exigu, le renfermé, le moisi, l'humide, le misérable

Inhabitable : mot de colère ou de stupéfaction : "Mais c'est inhabitable !", exclamation indignée des âmes logiques, croyant trouver là réponse au problème : "inhabitable", donc forcément inhabité, raisonnement imparable. Erroné, mais imparable

L'inhabitable : le laid, l'inutile, objets hétéroclites entassés, couleurs voyantes ou passées, délavées, amas de détritus en tous genres, masse écrasante du béton, fragilité de la tôle

L'inhabitable : constructions en équilibre instable, prenant appui sur un tronc, une branche, ou le mur tout aussi bancal du voisin, miracle, rien ne bouge, château de cartes vital responsable d'une famille entière et de plusieurs générations, jusqu'à l'écroulement et la reconstruction immédiate, par des fourmis inlassables d'une autre ère

Camille