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Séance proposée dans les trois groupes, la
veille et l'avant-veille des vacances d'hiver. Beaucoup de tensions, de
la salle des professeurs à la cour de récréation.
Cris, insultes, chahut des couloirs, etc. Plaintes, ironies. Des gens calmes
aussi. En tout cas l'attente des vacances.
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La "difficulté" du texte de Novarina : on l'a oblitérée
par la lecture collective. Dans un groupe, un élève s'est
chargé de dire les heures sur un ton très solennel. Parfois
il tapait sur sa table pour ponctuer. A chaque nouvelle heure, une nouvelle
phrase, une nouvelle voix. On tourne, et on recommence plusieurs fois.
On finit par y prendre plaisir, même si parfois on bute.
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Degré zéro de la description : on fragmente
les perceptions, on ne cherche pas la cohérence. Si esthétique
il y a, elle est dans les choix. Il y en a certainement une.
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Influence de la préparation et de l'explication de
la consigne : les insectes, les fourmis, et les martiens. J'avais eu recours
à l'image d'un entomologue observant à la loupe des fourmis,
ou de martiens observant des humains, sous tous les aspects. Ces images
sont revenues dans les textes, mais je n'avais pas dit ce qui était
observé de ces humains. Celle des prisonniers face aux bourreaux,
qui revient en permanence, n'est pas suggérée par le professeur.
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Comment recevoir certains textes ? Blagues de potaches, sur
Untel ou Untel, un voisin dans la classe, forcément, "qui pète",
"qui pue", sur les crottes de nez, les toilettes... C'est peut-être
que le corps et sa découverte sont tus dans le collège, qu'on
ne le dit pas ou qu'on ne doit pas le dire devant l'autorité, l'institution
et ses représentants. On le dit alors tout de même puisque
l'occasion est donnée. C'est une parole de couloirs, qu'habituellement
on (l'autorité) réprime ou qu'on fait semblant de ne pas
entendre. Dans le cadre de l'atelier, il faut la recevoir sans préjuger
de sa valeur ni de sa portée (comme les métaphores autour
de la prison, des bourreaux etc.). On écrit sur le collège,
mais on est dedans et chacun y tient son rôle. Pas évident,
puisqu'on tient celui de professeur et qu'on se sent visé, mis en
danger d'être "bordélisé", mais on est peut-être
devant sa propre censure. On se est intimement persuadé que le "pipi
caca" n'est pas intéressant ou qu'il est un "stade", et pourtant
il s'écrit devant nous à partir de ce qu'on a proposé.
De là vient que je me sens incapable de dire s'il y a eu échec
ou réussite, mais qu'en tout cas ces textes me font me poser des
questions. Autre constat, plutôt rassurant : cette séance
n'a pas déclenché par la suite de retours désagréables,
et les cours continuent "normalement".
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De là la décision d'envisager le partage, le
retour sur cette parole par la lecture. Cela n'a pas encore été
fait. La séance de lecture viendra quand les textes seront saisis
(les commentaires seront mis sur cette page). Porter la démarche
jusqu'au bout en tout cas.
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